FENÊTRE SUR LE CINÉMA EXPERIMENTAL

 

 

 

Lundi 13 avril au cinéma Utopia à 18h30. 

 

Rencontre avec Marc Hurtado 

 

Fragments et correspondances...

 

 

Pour cette troisième édition de "Fenêtre sur le cinéma expérimental", les étudiants en Licence de cinéma de l'université Paul-Valéry ont voulu mettre à l'honneur l'artiste plasticien Marc Hurtado dans le cadre d'une programmation dédiée à son oeuvre cinématographique.

 

Figure phare de la scène musicale expérimentale française, cofondateur du duo Étant Donnés avec son frère Eric en 1977, Marc Hurtado a un parcours polymorphe de performer, poète, plasticien et cinéaste. Il a réalisé 19 films, une trentaine d’albums et plus de 500 concerts/performances. Son œuvre a été programmée dans de nombreuses institutions, notamment à la Cinémathèque Française et exposée dans de grands centres d'art contemporain tels Beaubourg à Paris ou le MoMA à New York.

 

Nous vous proposons une immersion dans l'univers de Marc Hurtado à travers deux séances qui se dérouleront le lundi 13 avril à 18h30 et à 21h au cinéma Utopia.

 

L'artiste sera notre invité et nous accompagnera tout au long de cette soirée où nous vous espérons nombreux !

 

Avec le soutien du Centre culturel universitaire Montpellier 3, du master 2 MLE, du cinéma Utopia et de Radio Campus. 

 

 

Séance 1 : Fragments

 

 

     Il s'agit, lors de cette première séance « Fragments », d'explorer l’œuvre riche et complexe de Marc Hurtado, à travers ce qu'elle a de plus polymorphe. En effet, les quatre films sélectionnés offrent une immersion totale dans l'univers de l'artiste, où image, son et matière s'entremêlent et provoquent chez le spectateur une fascination proche de l'ivresse. Fort des ses nombreuses collaborations (notamment avec son frère Éric ou l'artiste et musicien Alan Vega), Marc Hurtado explore le cinéma - et plus largement l'audiovisuel - sous différentes formes, que ce soit dans une expérimentation pure (Royaume), dans une démarche fictive (Jajouka), documentaire (The Infinite Mercy Film), ou encore musicale (Saturn Drive Duplex). Cette première séance présente donc un panorama du travail de Marc Hurtado, à travers quatre de ses films - quatre étapes dans la vie artistique d’un réalisateur, liées par une pratique du cinéma en constante évolution. Il s'agira, au travers du visionnage des œuvres de l'artiste et des discussions qui suivront, de comprendre sa démarche cinématographique et ses thématiques récurrentes. 

 

Programmation: 

 

Royaume, Marc Hurtado, 1991, 22'. 

 

Jajouka, Quelque chose de bon vient vers toi, Marc Hurtado et Éric Hurtado, 2011, 62'. 

 

The Infinite Mercy Film (with Alan Vega), Marc Hurtado, 2009, 16'. 

 

Saturn Drive Duplex, Marc Hurtado (avec Alan Vega), 2011, 6'. 

 

 

Séance 2 : Correspondances

 

 

     Que Philippe Grandrieux fasse appel à Marc Hurtado pour réaliser la bande sonore de certains de ses films ne surprendra personne tant les deux artistes explorent les même pistes et puisent dans des influences communes. Ainsi, dans le travail des deux cinéastes, l'empreinte d'Antonin Artaud est-elle bien palpable. À propos de La Coquille et le Clergyman (1928, co-real G. Dulac), le poète écrivait des mots qui résonnent haut et fort : « [ce sont] des images issues uniquement d'elles-mêmes et qui ne tirent pas leur sens de la situation où elles se développent mais d'une sorte de nécessité intérieure et puissante. »

 

Au milieu des années 70, Grandrieux réalise ses premières installations et ses premiers projets plastiques qui sont à la lisière du cinéma expérimental et de l’art vidéo. Il travaille également en tant que chercheur à l’INA où il approfondit ses réflexions sur les fondements de l’écriture audiovisuelle durant prés de vingt ans avant de réaliser son premier long métrage en 1999, Sombre. Il atteint un point d’orgue avec La Vie nouvelle en 2002, une histoire d’amour et de trahison au cœur d’un réseau de trafic humain. Dans ce film, la collaboration Hurtado (Etant Donnés/Sol Ixent)/Grandrieux est époustouflante. Si les deux cinéastes possèdent un univers distinct, le traitement visuel de l'un se fond dans la création sonore de l'autre. Il s'agit là d'une des meilleures bandes son du cinéma, entraînant le spectateur dans un tourbillon à la fois infernal et édénique comme une sorte de transe cinématographique. 

 

Programmation: 

 

La Vie nouvelle, Philippe Grandrieux, 2002, 102'